Rencontres à Moulin-Mer


Le lundi 10 mars au soir après avoir récupéré, "tous" les participants, installation au centre nautique de Moulin-mer à Logonna-Daoulas. Le lendemain matin après une nuit mouvementée due au déclenchement de l'alarme incendie toute les deux heures nous débutons avec une présentation de la semaine et l'intervention de Mevena Guillouzic-Gouret, documentaliste de la cinémathèque de Bretagne qui nous présente 50 minutes d'archives du fonds sur le travail des femmes à différentes époques dans la sphère domestique majoritairement et un peu en entreprise à part en temps de guerre.


Puis nous entendons Olivia Gay, photographe qui a réalisé des séries de photographies de prostituées au Brésil, elle entretient une recherche régulière avec ce pays. Elle montre un série de photo d’ouvrières sur leurs lieux de travail : "Les ouvrières de l’Aigle, Les dentellières de Calais, les femmes du Centre Emmaüs à Malmaison", etc.
L'après-midi, nous entendons Lydie Porée, historienne qui mène des recherches sur l’histoire du féminisme à Rennes. Elle est liée à l’Université de Rennes (UEB). Elle nous parle de deux mouvements sociaux menés par des femmes à Rennes la grève Mammouth en 1975 et SPLI en 1978.
Puis Marie Helia nous parle du processus de création de son film "Les filles de la sardine". On évoque sa dernière production, "Les chevalières de la table ronde" sur l'histoire du planning familial dans le Finistère. Brigitte Millet militante féministe et personnage de ce documentaire participe à la dicussion.
Lydie Porée et Patricia Godard viennent de sortir un livre : Les Femmes s'en vont en lutte! Histoire et mémoire du féminisme à Rennes (1965-1985), Éditions Goater.

Visite des expositions au Centre d'art Passerelle à Brest.

Projection de film au cinéma les studios à Brest : Projections publiques.
"Quand les femmes ont pris la colère" (1977),  de Soazig Chappedelaine et René Vautier, 67min.
Luttes ouvrières. 1975 : usine Tréfimétaux, à Couëron, banlieue de Nantes. Une grève classique au départ, pour soutenir les revendications salariales. Lutte où les femmes « prirent la colère » en occupant le bureau du directeur qui refusait de les recevoir. Plainte, procès pour séquestration… Le blocage de la direction, plus la ténacité des salariés, donneront un an de lutte exceptionnelle et exemplaire, qui mobilisera la solidarité dans toute l’agglomération de Nantes - St Nazaire.

Puis nous voyons "Les filles de la sardine "(2000),  de Marie Hélia, 50 min.
Cette histoire se raconte à Douarnenez, port de pêche du Finistère.En 2000 l’année de la sortie du film de Marie Hélia, elles sont encore 300 environ à travailler dans la dernière et la plus ancienne conserverie de la ville qui compta plus d’une vingtaine d’usines. Embauchées depuis quelques mois ou à poste depuis des années, à l’usine et «hors les murs», «les Filles de la sardine» nous racontent leur quotidien, leurs premiers jours, les conditions de travail, les copines, la solidarité, les revendications, leurs rêves.

Après un dîner à la Taverne Saint-Martin, retour en mini-bus à Moulin-mer qu'il a fallu pousser car je n'avais plus de batterie, j'avais laissé les feux allumés.

Le 12 mars, on commence par une intervention de Céline Angot sur son travail sur les gestes accomplis et paroles ouvrières à partir de son approche anthropologique du travail au plateau des Capucins à l’arsenal de Brest.
Puis Sylvie Ungauer présente sa démarche artistique et la recherche entamée sur les femmes de l’atelier du Maître Tailleur à Brest.
Echange autour de deux approches, artistique et historique, différentes.

L'après-midi Marie Preston évoque le projet qu’elle vient  d’entamer au sujet de certaines femmes qui travaillaient le goémon, et d’autres figures historiques, recherches qu’elle a initiées dans le cadre d’une exposition au Quartier.
Puis Françoise Morvan interviendra pour expliquer la manière dont les femmes sont présentes dans les luttes bretonnes, et la manière dont elles sont reçues, représentées, mais reviendra aussi sur les autres interventions à partir de ses connaissances de l’histoire régionale.
Le soir promenade en bord de mer chez nos voisins squatters du moulin.

Le 13 mars Fabienne Dumont présente une historiographie de travaux d’artistes qui ont abordé la question du travail des femmes dans l’histoire de l’art proche, et de quelques expositions qui ont traité le sujet sous des angles différents en dehors de la Bretagne.


Puis Benoît Laffiché présente ses travaux et son processus de travail autour de son film Vasanthi & Vani Theater qui sera projeté le soir.
Keren Detton, présentera des formes d’expositions qui sortent de l’ordinaire, qui s’adaptent à des objets et des idées différentes, qui sont novatrices. L’idée est de réfléchir le format final de ces recherches en intégrant le format de restitution dès le départ.



























Visite de l’exposition "L’heure des sorcières" au Quartier à Quimper.


20H00 Projections au cinéma Dupleix à Quimper en collaboration avec l'association Gros Plan :
L'art au travail.

"Au travail !" (2008), de Marie Voignier, 47 min.
Dans le cadre de la Biennale de Rennes, plusieurs artistes ont été invités en résidence dans des entreprises de la région. Ce film retrace les interactions entre les démarches artistiques et industrielles, en un miroir étonnant.

"Les travailleuses de la mer" (1985),  de Carole Roussopoulos, 25 min.
Sur le port de pêche de Lorient en Bretagne, près de 800 femmes travaillent, fileteuses le jour, trieuses de poissons la nuit. Quelques-unes témoignent des conditions de leur métier : dans le froid, l’humidité et la glace, debout, portant de lourdes charges, sans statut professionnel.

"Vasanthi & Vani Theaters"(2008), de Benoît Laffiché, 45 min.
À travers l’observation du lent et patient travail de démolition d’un cinéma en Inde s’énonce un moment particulier de la vie d’une famille et d’une entreprise. L’artiste devient un membre de l’équipe, qui enregistre la disparition du bâtiment. L’enjeu de son approche documentaire est la représentation des gestes du travail et l’attitude des ouvriers indiens face à ce temps dédié au travail, mêlée à des images de films populaires.

Dîner au restaurant indien et retour à Moulin-Mer dans le brouillard.

Le 14 mars départ.

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